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La littératie:
notion centrale
Recevoir et lire un SMS, inscrire une adresse dans un GPS, parcourir en diagonal un article dans un magazine, lire une histoire à son enfant, actualiser le profil France Travail ou prendre un RDV sur Doctolib; vous avez probablement réalisé de nombreuses tâches utilisant l’écrit depuis le début de votre journée. Cette capacité à reconnaître, utiliser et transposer les écrits (traditionnels et de plus en plus numériques ) dans la vie de tous les jours se nomment la littératie.
Nous avons tous un niveau de littératie différent et variable selon le sujet et le contexte. Pour appréhender, il suffit de s’interroger : qui n’a pas fait l’expérience de se sentir perdue face à des démarches inédites et d’avoir eu le sentiment d’avoir à réapprendre un processus qu’il pensait pourtant acquis?
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Deux profils d'apprentissage présentent des difficultés particulières avec la littératie traditionnelle et la littératie numérique.
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D'une part les personnes francophones et scolarisées, en difficultés avec les compétences de base, ayant désappris les compétences écrites
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D'autre part, des personnes allophones peu ou pas scolarisées en langue maternelle ou elle-même en situation d'illettrisme dans leur langue de scolarisation.
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Ces personnes ont, pour des motifs différents un faible niveau de littératie, sont éloignées des écrits numériques et traditionnels. Elles ont à ce titre des besoins spécifiques liés aux enjeux de faire seul dans leur vie de tous les jours. Remplir le planning périscolaire, signer un document après l’avoir compris, remplir un formulaire bibliothèque, lire un SMS de rappel de RDV apparaissent d’une grande complexité et requièrent à la fois des capacités cognitives (catégorisation, mémorisation, attention) et des connaissances linguistiques.
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Ce prisme replace en partie certaines pratiques pédagogiques classiques à l’alphabétisation et à l'illettrisme qui encore aujourd’hui se centrent trop sur les mots (graphie, orthographe) et moins sur les usages et la place de ces mots dans la vie de tous les jours.
La classe représente l’espace sécurisant idéal pour s’entraîner à faire et refaire des activités dites de littératie.
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Pourquoi intégrer le numérique dans nos enseignements?
Posé sur la table, dans nos sacs, pour consulter nos comptes ou prendre un RDV, les téléphones connectés sont là, tout le temps. De même, il devient rare de réaliser une démarche administrative sans avoir recours à un outil connecté.
Dans un parcours d’apprentissage, l’usage du téléphone permet aux personnes allophones de pallier à nombreuses situations de communication. Pour les personnes à faible littératie traditionnelle et numérique, leurs utilisations sont limitées et les personnes les plus fragiles se retrouvent en plus en précarité administrative et linguistique, dépendante d’un travailleur social ou d’un facilitateur pour l’ensemble de ses démarches.
Les médiateurs numériques travaillent à autonomiser les gens dans leurs pratiques numériques. Mais qu’en est-il des personnes allophones en situation d’alphabétisation ou des personnes francophones en situation d’illettrisme?
Depuis une quinzaine d’années, le nombre d’outils numériques adaptés à l’enseignement a explosé. Cependant, il n’est pas toujours simple de savoir comment les utiliser de manière intégrée à la formation linguistique et communicative pour adulte.
En ASL comme en formation linguistique, les outils numériques pédagogiques deviennent un prétexte à utiliser du numérique dans un contexte sécurisant, couplé à l’apprentissage de la langue.
L’hétérogénéité des profils: une force plutôt qu’un handicap
Les groupes d’apprenants reçus en organisme de formation et en ateliers de français associatifs ont des profils d’une grande diversité: scolarité passée, plurilinguisme, stratégie d’apprentissage, temps dédié à la formation, expérience de la formation etc.
Les témoins de l'hétérogénéité sont nombreux.
Beaucoup d'acteurs pédagogiques témoignent des difficultés pédagogiques liées, mettant à mal à la fois l’efficacité de la démarche de formation, l’implication active des apprenants, l’engagement des bénévoles, la satisfaction du formateur.
Pourtant, cette diversité est un état de fait dans notre domaine, et se retrouve exacerbée par les conditions imposées par les commanditaires publiques.
Inspirées des connaissances en neurosciences cognitives, des modalités et des techniques spécifiques, relativement simples à mettre en place, existent afin de tirer profit de ces profils divers plutôt que de les subir.
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